ferrari amalfi
Evolution de l’espèce
La marque au cheval cabré dévoile aujourd’hui son nouveau coupé V8 à moteur avant. Un adieu en beauté à la Roma, avant de mettre le cap au sud, direction Amalfi, avec à bord quelques chevaux de plus et une technologie et un design affinés.
Amalfi, cette petite ville suspendue entre mer turquoise et falaises vertigineuses, où les citrons poussent en terrasses et où l'on vient depuis des siècles célébrer l'art de vivre italien. C'est de cette carte postale que Ferrari a choisi de tirer le nom sa nouvelle création, dévoilée ce 1er juillet: la Ferrari Amalfi. Un nom qui sonne comme une promesse d'évasion, loin des circuits et des chronos. Une dolce vita toutefois parfumée de performance et de technologie comme la marque de Maranello nous y a habitués depuis longtemps pour ses voitures de grand tourisme.
C'est bien de cela dont il s'agit avec cette Amalfi: prolonger l'esprit de la Roma, tout en apportant les évolutions que Ferrari a déjà jugées nécessaires. "Nous avons travaillé sans relâche pour approfondir et affiner ce concept", explique Enrico Galliera, directeur marketing et commercial de Ferrari. Le résultat? Un coupé 2+ (notez la subtilité, 2+ et non pas 2+2) qui se veut l'étendard d'un "style de vie sportif Ferrari renouvelé", pour reprendre les termes officiels.
... La simplicité, c'est la complexité résolue...
Arrivederci Roma
Dévoilée en 2019 sous le slogan "La Nuova Dolce Vita", la Roma avait pour mission d'attirer une clientèle moins attirée par le pilotage sportif que par une utilisation grand tourisme. Résultat des… courses: mission accomplie, si l'on en croit les 50% de nouveaux clients Ferrari qu'elle a séduits.
L'Amalfi conserve les mêmes proportions élégantes que sa devancière - empattement identique de 2670 mm, même répartition des masses à 50/50 - mais s'en démarque par un design à la fois plus sculptural. "Nous nous sommes posés la question : comment rendre la voiture aussi pure et simple que possible?" raconte Flavio Manzoni, directeur du design chez Ferrari. L'inspiration ? Constantin Brancusi et sa maxime "La simplicité, c'est la complexité résolue". Rien que ça.
Le résultat se veut plus moderne, avec des surfaces épurées et des lignes cunéiformes qui courent le long des flancs. Finie la calandre traditionnelle de la Roma: place à une "aile flottante couleur carrosserie" qui intègre discrètement capteurs et phares. À l'arrière, un spoiler actif se déploie selon trois configurations en fonction de la vitesse, l’appui nécessaire ou le freinage. Notons que la couleur verte choisie pour le lancement de la voiture - le verde costiera, en référence à la Côte Amalfitaine, ou Costiera Amalfitana en italien, lui sied à merveille.
DEUX ÂMES, UN CHÂSSIS
Sous le capot sculpté, l’on retrouve avec plaisir le V8 biturbo de 3,9 litres, famille F154, mais poussé cette fois à 640 chevaux - soit 20 de plus que la Roma. "Ce n'est pas juste une question de puissance supplémentaire", précise Gianmaria Fulgenzi, responsable du développement produit. "Le vrai changement tient dans les détails: accélération, flexibilité, réactivité."
Pour y parvenir, les ingénieurs ont redessiné et allégé l'arbre à cames (1,3 kg en moins), modifié le vilebrequin et poussé les turbos jusqu'à 171’000 tr/min. Le résultat? Un 0-100 km/h obtenu en 3,3 secondes et un rapport poids-puissance de 2,29 kg/ch, "le meilleur de sa catégorie", selon Ferrari.
L'Amalfi revendique ses "deux âmes": civilisée comme il faut, sportive quand on veut. Pour y parvenir, Ferrari a intégré le système brake-by-wire et l'ABS Evo, initialement développés pour des modèles plus extrêmes comme la SF90 Stradale. "Conçus à l'origine pour nos voitures les plus performantes, ces systèmes garantissent maintenant que cette voiture soit à la fois douce à basse vitesse et affûtée quand on la pousse", explique Fulgenzi. Le freinage 100-0 km/h s'effectue désormais en 30,8 mètres, soit une amélioration notable de 8,9% par rapport à la Roma. Quant au spoiler actif, il génère 110 kg d'appui supplémentaire à 250 km/h, avec seulement 4% de traînée en plus. "Ce n'est pas une question de chiffres, c'est une question de ressenti", précise Fulgenzi.
Make buttons great again
À l'intérieur, Ferrari a également revu sa copie en termes d'érgonomie. Le tunnel central, désormais taillé dans un bloc d'aluminium anodisé, libère de l'espace. Et si la vraie nouveauté, c’était le retour en grâce des boutons physiques? "Nous avons peut-être été un peu trop loin avec la digitalisation", reconnaît Enrico Galliera. "Nous nous sommes rendu compte que notre objectif principal - les yeux sur la route, les mains sur le volant - nécessitait parfois porter son regard sur les écrans pour contrôler ce qui s’y passait." Résultat: le volant retrouve des commandes tactiles, et l'emblématique bouton de démarrage en aluminium fait son grand retour. Un petit pas pour Ferrari, un grand pas pour l’ergonomie. S’il ne fallait pas garder les deux mains sur le volant, j’applaudirais vivement la démarche! Et bis pour le système audio Burmester optionnel de 1’200 watts qui promet une "expérience immersive" aux mélomanes disposés à débourser un petit supplément.
Un art italien
Pourquoi Amalfi et non Roma S ou Roma M? "Nous pensons - et nous espérons avoir raison - que le travail réalisé par nos équipes techniques et de design sur cette nouvelle voiture mérite un nouveau nom car nous ne la voyons pas simplement comme une l'évolution de la précédente. En conséquence, nous avons souhaité donner une âme à cette nouvelle atmosphère en lui conférant un nouveau nom."
La Ferrari Amalfi sera disponible avec un programme d'entretien étendu à sept ans, comme il en est désormais de coutume chez la marque. Quant au prix et à la date de commercialisation exacte, Ferrari cultive encore le mystère. Mais une chose est sûre: à travers cette Amalfi, Maranello démontre sa volonté à se remettre perpétuellement en question à travers une amélioration continue. Une certaine forme de rinascenza - un art tout italien, finalement.
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