17/09/2025 - Portraits

Texte : Jorge S. B. Guerreiro Photos : Mathieu Bonnevie

Sébastien Loeb

rencontre avec le GOAT

Il y a des invitations qui ne se refusent pas. Lorsque Richard Mille vous propose de grimper aux côtés de Sébastien Loeb dans une voiture de rallye, vous répondez immédiatement oui, en refrénant autant que faire se peut les cris de joie pour ne pas (trop) passer pour un fou aux yeux de vôtre hôte. Après tout, combien de fois dans une vie a-t-on l'opportunité de partager quelques virages avec celui qui est sans doute le meilleur pilote de tous les temps?

Texte : Jorge S. B. Guerreiro Photos : Mathieu Bonnevie

Sébastien Loeb

rencontre avec le GOAT

Il y a des invitations qui ne se refusent pas. Lorsque Richard Mille vous propose de grimper aux côtés de Sébastien Loeb dans une voiture de rallye, vous répondez immédiatement oui, en refrénant autant que faire se peut les cris de joie pour ne pas (trop) passer pour un fou aux yeux de vôtre hôte. Après tout, combien de fois dans une vie a-t-on l'opportunité de partager quelques virages avec celui qui est sans doute le meilleur pilote de tous les temps?

Longines World’s Best Racehorse

Non content de fabriquer des garde-temps d'exception, Richard Mille sait aussi orchestrer des moments uniques. Cette fois, direction le col des Fourches, étape mythique du rallye du Var, dans le sud de la France.

Là, sous une tente d’assistance, une équipe technique s’affaire autour d'une Alpine A110 GT+, celle qui a triomphé au Rallye du Chablais en Suisse en juin 2025 emmenée par Sébastien Loeb aux côtés de sa compagne Laurène Godey.

A son bord, surveillant les derniers réglages, est assis le recordman absolu de titres mondiaux en rallye qui semble décontracté, mais aussi concentré. Tout l’inverse de votre serviteur, dont le degré d’excitation flirte dangereusement avec la zone rouge.

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... les vitesses de passage en courbe sont impensables, les points de freinage bien au delà de ce qui semble trop tard ...

Fermée au public, la portion de route que nous nous apprêtons à emprunter n'a rien d'anodin. Ces mêmes virages, Loeb les a négociés en compétition lors du Rallye du Var, épreuve qu'il a remportée à quatre reprises. Il est temps de monter à la place du passager.

Après avoir mis son copilote d’un jour à l’aise avec quelques mots bienveillants, Sébastien s’avance sur la ligne de départ. Evidemment, pas d’autoradio à bord - ni même de bande passante de cerveau disponible à ce moment là - mais à posteriori,« Boule de flipper » de Corynne Charby nous aurait semblé une bande-son appropriée. L’accélération est brutale, mais rien de comparable avec le véritable déferlement de fureur qui s’ensuit.

Longines World’s Best Racehorse

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Les vitesses de passage en courbe sont impensables, les points de freinage bien au delà de ce qui semble « trop tard ». A vrai dire, bien que je sois habitué aux hautes vitesses tant en passager qu’au volant, je me retrouve ici totalement dépassé par les évènements - je me cramponne à mon baquet alors que le virage est déjà passé depuis une demi-seconde… tout cela va bien trop vite pour des réflexes simplement humains. Sébastien, lui, est à la limite de mettre le coude à la portière et s’amuse à nous annoncer les virages comme s’il avait les notes de son copilote sous les yeux. Chaque point de corde est gravé dans sa mémoire avec une précision… toute horlogère. Arrivés au terme du parcours, frein à main, tête à queue, et retour à fond dans le sens inverse! Alors que les mécaniciens s’approchent pour m’aider à me défaire de mon harnais, il me faut trois profondes respirations avant de me remettre sur mes jambes.

Une expérience inoubliable, doublée d’une constatation : ce type est un extraterrestre.

Le nonuple champion du monde, partenaire et ami de Richard Mille depuis 2013, porte fièrement au poignet la RM 35-03 Carbone TPT®. Cette merveille technique, avec son boîtier en carbone TPT® qui laisse entrevoir son mouvement à travers ses couches stratifiées, semble taillée pour la situation. Le carbone, matériau de prédilection des bolides de course grâce à sa solidité et légèreté, trouve ici sa place naturelle.

Après que mon pouls ait retrouvé un semblant de normalité, Sébastien Loeb a bien voulu accorder un interview à Roadbook Magazine.

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Roadbook - Comment en êtes-vous venu à rejoindre la famille Richard Mille en 2013 ?

Sébastien Loeb - À l'époque, j'ai fait la rencontre Richard, et nous avons discuté. Il est clair que quand l'opportunité de signer un partenariat avec Richard Mille surgit, on la saisit. D’autant plus que j’étais déjà fan de ses créations auparavant. Depuis, l’entreprise a beaucoup grandi et est devenue LA marque de montres incontournable. Je vois qu'aujourd'hui, il est même compliqué de pouvoir s’en procurer une ! Et le fait que Richard lui-même soit très passionné d’automobiles nous a aussi beaucoup rapprochés.

RB - Vous êtes le champion le plus titré en rallye, une discipline dont même les pilotes de F1 disent qu’elle constitue l'art suprême du pilotage. Objectivement, l’on pourrait dire que vous êtes le meilleur pilote de tous les temps. Comment réagissez-vous à cette affirmation ?

SL - D’abord, merci. Ensuite, il est difficile de comparer. D'autres ont brillé dans leur discipline, que ce soit en F1 avec Schumacher et Hamilton, en moto Rossi et Marquez mais aussi en rallye avec Ogier, huit fois champion. Effectivement, j'en ai neuf, mais pour y parvenir je dirais qu'il a fallu aussi que tout aille, que tout fonctionne. J'ai eu la chance de m’être trouvé dans une équipe comme Citroën, avec qui on a appris à travailler ensemble. Je ne cherche pas à comparer des pilotes de différentes disciplines entre eux, je suis content de ce que j'ai réalisé dans ma propre carrière.

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RB - Justement, comment gérez-vous la comparaison avec Sébastien Ogier, lui aussi membre de la famille Richard Mille ?

SL - Nous n’avons pas tout à fait couru à la même période, il est arrivé au moment où j’arrêtais, on s'est un peu croisés. Malgré quelques tensions, cela a toujours été correct entre nous. Aujourd'hui, on s'écrit de temps en temps, on est plutôt potes. Et je suis très admiratif de ce qu'il a réalisé !

RB - Quel est votre premier souvenir de vitesse ?

SL - En vélo, les dérapages au fond de la cour, derrière le poteau à linge ! Puis nous avions récupéré un vieil engin fabriqué en ferraille avec un moteur de 125, avec lequel on roulait dans les champs. Ensuite avec les mobylettes, il fallait aller plus vite que les copains ! J'ai vite vu compris que je conduisais différemment que les autres.

RB - Quel est votre meilleur souvenir en compétition ?

SL - Mon titre en Rallye de France, en 2010 avec la C4. Par hasard, l’arrivée avait lieu en Alsace, dans ma ville natale, à Haguenau. Cette année-là, je gagne le rallye, le titre et le championnat constructeurs au même moment, sur le parvis de la mairie, avec tous mes potes et ma famille. C'était incroyable !

RB - Si vous croisiez aujourd’hui ce jeune Alsacien de 18 ans qui faisait des freins à main avec sa R5 GT Turbo, que lui diriez-vous ?

SL - Je lui dirais qu'il a bien fait de continuer ! Parce que finalement, à l'époque, je n'étais pas forcément destiné à cette riche carrière. J'aurais très bien pu finir l’électricien du quartier.

RB - Aujourd'hui, quel est votre objectif ?

SL - Le Dakar, le Rallye Raid. Au début, les spéciales de 500 bornes, je me disais que c'était long, que ça ne roulait pas aussi vite qu'en WRC. Au final, j'ai fini par apprendre à apprécier ça. Aujourd’hui c'est ce qui reste le plus naturel dans le pilotage, où il faut le plus d'improvisation.

www.richardmille.com

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