Apparue fin 2019 , la nouvelle génération de Flying Spur se voit porteuse de lourdes responsabilités : remplacer à la fois le modèle précédent et prendre la place de porte étendard de la marque, la Mulsanne ne figurant plus au catalogue. Equipée du fameux moteur W12, ce vaisseau amiral est désormais rejoint par une seconde déclinaison équipée d’un V8. C'est cette version, moins puissante et moins gourmande mais paradoxalement moins policée, que nous essayons aujourd’hui.

Première approche, la bête en impose avec 5,30 mètres de long et près de 2 m de large. Notre exemplaire arbore une magnifique teinte Camel contrastant avec la finition noir brillante appliquée à la calandre et aux tours de vitres. Enfin, les feux arrière prennent la forme d’un B stylisé. Il se dégage de l’ensemble une impression mêlant force et élégance.

Tout l’habitacle est tendu de cuir soft touch gris foncé contrastant avec les surpiqûres de la couleur de la carrosserie. Un travail d’agencement réalisé à la main nécessitant 350 pièces de cuir différentes et 3 km de fil. Pas fan du cuir? Qu’à cela ne tienne. Bentley propose des matériaux intérieurs plus durables, tels que le tweed. L’accoudoir arrière renferme un mini frigo pouvant accueillir deux bouteilles de champagne. De quoi déguster une petite coupe en écoutant votre air favori grâce aux 19 haut-parleurs de la sono Naim de 2’200 watts… la Flying Spur sait recevoir. Décidément, on ne sait toujours pas où prendre place : après ce moment de détente sur la banquette arrière, il est temps de prendre la place du conducteur.

Tant qu’on y est, zou ! Passage en mode Sport et pied au plancher. Sans la moindre inertie, la belle anglaise enchaîne les courbes avec précision, aidée en cela par ses quatre roues motrices et directrices et sa barre anti-roulis active. Très incisif, le train avant place précisément la voiture, qui ne pique plus du nez en cas de freinage trop appuyé. C’est qu’il a 100 kg de moins à supporter en comparaison au modèle à moteur W12. Cette Flying Spur V8 a d’autres arguments… de poids à faire valoir, et il ne faudrait pas la prendre une simple motorisation d'entrée de gamme. Avec 550 ch et 770 Nm de couple, ce 4.0 litres bi-turbo développe des performances de premier ordre, à peine en retrait comparativement au W12 : 4,1 secondes pour abattre le 0 à 100 km/h (contre 3,8 sec) et une vitesse de 318 km/h (contre 333 km/h). L’essentiel n’est pas là : au volant, cette version offre une prestation générale plus homogène et dynamique. Elle est aussi plus économique au quotidien, puisque elle désactive la moitié de ses cylindres sous les 3.000 tr/min. De quoi réduire la consommation de 17% et porter l’autonomie à 709 km.

Dernier détail, le prix de base d’une Bentley Flying Spur V8 est fixé € 162’300 (bourré d’options, notre exemplaire culmine à € 232’515). Une somme certes rondelette, mais pour une prestation en rapport : cette version V8 se pose en référence, parfaite symbiose entre confort et sportivité. Alors, avec ou sans chauffeur? À vous de répondre.